Avis d’expert : « Quand les Datas aident la mode à devenir plus responsable et omnicanale »
Véritable expert digital (ex-Pixmania, Showroomprivé, Stuart), PingKi Houang, directeur omnicanal de FashionCube et Président de Fashion Data nous explique comment il veut mettre « l’intelligence des données au service de la mode », et aider les enseignes de mode à basculer vers un modèle « éco-rentable » (plus respectueux de la planète tout en étant performant).
Avec FashionCube, l’Association Familiale Mulliez s’est dotée d’un outil de réflexion et de collaboration inter-enseignes dans la mode. Une petite explication ?
FashionCube a été créée il y a 3 ans par Jean-Christophe Garbino (ex-Kiabi), pour créer un nouveau business model qui vise le zéro déchet. Réussir à ne produire que le juste nécessaire, sans gâcher, sans brader. Cette structure regroupe une partie des marques textiles de la galaxie Mulliez (ndlr : des familles, propriétaires d’Auchan, de Décathlon, de Leroy-Merlin entre autres). Ces enseignes s’adressent aux femmes (Pimkie, Orsay, Rouge Gorge ou Grain de Malice) comme aux hommes (Jules qui vient de fusionner avec Brice, et Bizzbee).
Changer de business model dans la mode ? C’est-à-dire ?
En 2018, l’enjeu était stratégique. Il s’agissait de (re)définir la mission, la proposition de valeurs de chacune de nos marques sur un marché de la mode bouleversé par la « Fast Fashion ». En 2004, ces enseignes étaient les seules (avec Zara et H&M) à prendre des parts de marché.
À partir de 2008, c’était au tour des pure-players on-line (Asos, Amazon). Il fallait inventer un nouveau business model, l’axe du « zéro déchet » nous a apparu comme une évidence. Nous voulons passer à un modèle vertueux, où nous ne produirons que ce que nous serons en capacité de vendre, le tout à des prix accessibles. Dans une industrie classée au deuxième rang mondial pour ses émissions polluantes, nous voulons incarner cette démarche « durable ».
Ce changement de cap passe par la maitrise des data, pour tenter d’anticiper les tendances, de commander les bonnes quantités, d’éviter les soldes ou les promotions inutiles de fin de série. D’où la création fin 2018 d’une start-up dédiée avec 20 salariés aujourd’hui, que je co-dirige avec Romain Chaumais (ex co-fondateur d’Ysance).