E-commerce. Les consommateurs au rendez-vous, la logistique moins
« Je ne pensais pas dire ça un jour, mais de façon paradoxale, on essaie de freiner l’activité e-commerce », nous a confié le D.G. d’une enseigne spécialisée basée en Europe. De l’Europe aux Etats-Unis, d’autres retailers de bricolage, de meuble ou du jouet disent la même chose. En effet, pour beaucoup d’entre eux, les ventes en ligne sont davantage un poste de charges que de recettes. Faut-il intensifier les volumes dans un métier creusant structurellement le déficit ? Et comment faire pour que la logistique suive?
Accélération brutale de la demande en ligne. L’adoption du e-commerce, amorcée depuis des années, s’est confirmée d’un coup. Particulièrement dans les PGC, où elle était à la traîne. Mais si les « retailers » voyaient le phénomène grandir depuis un moment, ils n’en ont pas forcément tiré toutes les conséquences : surcroît de trafic, risque d’engorgement des serveurs (commandes simultanées), création de files d’attentes digitales sur leurs sites (comme pour le Black Friday), etc. « Depuis 4 semaines de confinement, les volumes de commandes sont démentiels, indique Romain Roy, Directeur Général du « pure-player » de produits alimentaires bio Greenweez, filiale de Carrefour dont le CA 2017 a atteint € 35 millions (pas de publication 2018 ni 2019). Ces volumes sont plus de deux fois supérieurs à ceux de la même période l’an dernier… et encore, nous avons pris des mesures pour limiter les flux de commandes. Elles sont désormais limitées à 30 kilos maximum, et nous ne livrons plus celles en-dessous de € 39 d’achats. Si on lâchait tout, l’afflux serait encore plus important ! »