Equipement de la personne. Des arbitrages stratégiques en vigueur
Reports de collections, e-commerce, gestion des promotions. Zoom sur les plans d’action des retailers de mode et d’accessoires.
Réduire les flux entrants.
Pour tous les acteurs de la mode, c’est LA priorité n°1. Dès la fin mars, Marks & Spencer, Primark et H&M (qui s’approvisionne, pour l’essentiel, en Chine et au Bangladesh) ont annulé leurs futures commandes de vêtements auprès de leurs fournisseurs asiatiques, turcs ou nord-africains. Le Britannique Marks & Spencer a différé ses commandes et a demandé à ses usines partenaires de stopper leurs approvisionnements en matières premières afin de « ne pas aggraver une période déjà difficile pour tous ». Ulrika Isaksson, porte-parole chez H&M, a quant à elle déclaré avoir évalué « tous les ajustements possibles concernant les commandes passées récemment ». Globalement, la stratégie observée est la suivante : les enseignes ont payé les stocks déjà commandés, fabriqués ou expédiés en fret maritime. En revanche, elles ont coupé toutes les commandes et réassorts à venir pour éviter le sur-stockage…
La crise accentue une stratégie déjà bien engagée par des acteurs comme Inditex (Zara), Fashion3 (Groupe Mulliez), etc. : avoir moins de marchandise en magasin, via des chaînes d’approvisionnement plus courtes. « Au lieu d’acheter à l’aveugle et en masse en Asie puis de discounter ce qui ne se vend pas, ces enseignes ont changé leur stratégie depuis plusieurs années, explique Yves Curtat, P.D.G. de Retail Reload. Désormais, elles achètent un échantillon de la collection en Asie, le placent en magasin et au bout d’une semaine, savent exactement quels sont leurs « bests ». Puis elles recommandent ces « bests » en Turquie ou au Maghreb, en ré-achetant uniquement ce qui se vend. Cela revient peut-être 20 % plus cher en coûts de production, mais ce faisant, elles ne vendent pas en soldes et conservent plus de marge au global. En revanche, pour celles achetant en masse en Asie des mois à l’avance, le niveau de risques est plus élevé dans le contexte actuel ».