La vogue des « shop in shop » fait tache d’huile
Déjà sensible avant la crise sanitaire, le recours à des partenariats (« corners » de quelques m2 ou « shop-in-shop ») par des grands magasins (Le Printemps avec Darty) ou en grandes surfaces (Asda, Tesco, Auchan récemment) ne fait que s’accentuer. Il s’agit pour les enseignes « généralistes » de déléguer la gestion d’une partie de leurs espaces à des spécialistes pour faire revenir les clients en magasins et surtout de rentabiliser les mètres carrés. Au passage, ce mode de gestion en concession permet de développer un nouveau créneau, celui de l’occasion (Cora avec Easy Cash, Auchan avec Patatam par exemple). Le concessionnaire, qu’il soit pure-player ou brick-and-mortar, va jusqu’à prendre en charge le choix de l’assortiment, le merchandising, les salariés et le pricing chez son partenaire. Les dernières annonces en date, témoignent de cette tendance.
Asda, numéro 3 des supermarchés britanniques, s’est converti dès 2019 à cette stratégie en passant des accords avec le spécialiste des bijoux et accessoires Claire’s puis avec Greggs (boulangerie), B&Q (bricolage), musicMagpie (musique). Cédé par Walmart à deux milliardaires britanniques qui ont fait fortune dans les stations-services et à la société de capital-risque TDR Capital, Asda (CA € 25,4 milliards en 2018) vient de confirmer sa stratégie de « test and learn » dans le jouet avec The Entertainer, le numéro un britannique du jouet (470 magasins dans le monde dont 170 au Royaume-Uni). En février 2021, le spécialiste du jouet prévoit d’ouvrir 5 concessions de marques dans des supermarchés Asda, en maitrisant l’offre, le merchandising et les prix. Dans la musique, musicMagpie, qui propose des DVD vendus d’occasion va se déployer dans 31 nouveaux points de ventes.