Les showrooms, avenir du « retail » ?
« Cachez ce stock que je ne saurais voir », disent les adeptes des « showrooms ». Pour d’autres enseignes, l’avenir est dans les magasins-entrepôts, avec des réserves dédiées à la préparation des commandes Internet. A l’ère du commerce omnicanal, où faut-il héberger le stock ? Quelles sont les stratégies les plus rentables ? Enquête sur la logistique 3.0.
Livrer plus vite, le bon produit, au bon endroit et au bon moment. Rentabiliser l’e-commerce. Limiter, tant que possible, les transferts d’articles d’un magasin à l’autre. En 2018, l’enjeu des flux logistiques ressemble à la quadrature du cercle. Insoluble… Et pour cause. Dans ce domaine, tout et son contraire existe. Aux USA, Rebecca Minkoff (accessoires) et Dyson (électroménager) réduisent au minimum le stock exposé en magasin. Certains vont jusqu’aux « showrooms » dédiés au conseil et à la mise en valeur de produits souvent haut de gamme, comme Warby Parker (lunettes) et Bonobos (mode pour hommes, 47 magasins), racheté par Wal-Mart en juin 2017 moyennant US$ 310 millions mais non rentable à l’heure actuelle. « Le modèle zéro-stock génère des économies de loyer car nous louons des espaces bien plus réduits et sans réserve, a dit le Directeur Marketing de Bonobos, Micky Onvural. Nous n’avons pas besoin d’avoir chaque référence exposée sur des racks, et ceci dans toutes les tailles et les couleurs. Les vendeurs aident les clients à choisir la bonne taille, la coupe qui leur convient puis commandent à l’entrepôt. Cela coûte moins cher de gérer un inventaire concentré et c’est plus efficace que de piloter un large stock éclaté dans plusieurs magasins ». Toujours aux U.S.A., la jeune griffe M.M.LaFleur (5 boutiques) réduit ses charges locatives en installant ses « showrooms » en appartements. « La plupart de nos clientes prennent rendez-vous, nous n’avons pas besoin d’avoir un « flagship » hors de prix sur la 5e Avenue », résume la fondatrice Sarah Lafleur. Quand on cherche la boutique du 611 Broadway, on a la surprise de tomber sur un magasin de meubles Crate and Barrel au rez-de-chaussée. Et pour cause : le « showroom » M.M.Lafleur se trouve au 6e étage, dans la suite 401. A Paris, la griffe de robes de mariées Rime Arodaky a la même stratégie.
Sans aller jusqu’au « zéro stock », beaucoup d’acteurs optent pour des magasins très épurés. « Moins il y a de produits exposés, plus l’offre est lisible et plus le CA augmente », lance un cadre de Dyson. Ce schéma libère les vendeurs de la manutention (mise en rayon, nettoyage des étagères) et leur permet de