Omnicanal : « Nous voulons nous transformer AVEC nos collaborateurs »
Nommé en 2019 à la tête du groupe belge Louis Delhaize (CA € 7,925 milliards, plus de 900 points de vente), après avoir dirigé Sun Art, la filiale du groupe Auchan en Chine, Ludovic Holinier, Directeur Général du Groupe Cora et Administrateur Délégué du Groupe Delhaize expose pour Global Retail News sa vision de la transformation omnicanale, responsable et locale que mène le groupe en Europe.
Pouvez-vous nous rappeler ce qu’est le groupe Louis Delhaize en Europe ?
Né en Belgique, il y a 145 ans ce qui sera l’occasion cette année de fêter notre anniversaire, le groupe Louis Delhaize opère dans 4 pays européens (France, Belgique, Luxembourg, Roumanie), dans l’alimentaire (hypermarché, supermarché, proximité et convenience, site e-commerce Houra.fr) avec des marques à fortes identités locale (Cora, Match, Smatch) et la distribution spécialisée (Truffaut, Animalis). C’est un groupe familial qui emploie 29000 collaborateurs. Il dispose d’une foncière, Galimmo. En 2019, où nous avons mis fin à notre contrat d’approvisionnement avec la Francap, notre chiffre d’affaires s’élevait à €7,925 milliards, au même niveau qu’en 2018 pour nos activités poursuivies. Depuis 2014, un contrat de partenariat à l’achat nous lie à Carrefour France sur les produits secs et le frais industriels. Nous l’avons étendu en 2019 à la Belgique.
Comment avez-vous surmonté le confinement ?
Grâce à notre mobilisation reconnue par les clients et à l’engagement de nos collaborateurs, nous avons réalisé un bon premier semestre. Nous étions déjà sur une dynamique positive en janvier et en février 2020 ce qui nous a donné la capacité d’absorber les coûts additionnels liés au Covid-19. Nous avons vécu cet épisode comme un test de résilience réussi.
Cette crise nous a donné l’occasion de renforcer notre ancrage local avec les producteurs autour de nos zones de chalandise dans nos pays d’implantation. Cela n’aurait pas été possible sans la large autonomie dont bénéficient traditionnellement les directeurs de nos hypermarchés Cora. Nous avons pu également tester « en grand » notre stratégie de développement « hors les murs » qui comporte 3 volets, le drive (piéton ou non), la livraison et le click & collect au travers de points de retrait. Pendant le confinement, ces 3 canaux ont conquis de nouveaux clients et convaincus en interne de leur potentiel.
Comment captez-vous ces ventes qui se réalisent « hors des murs » du magasin ?
Nous avons choisi d’avoir des points de retrait des marchandises grâce à des partenaires (pressing, disquaire, coiffeur et même mairies dans certains cas). Cette approche nous permet de toucher une clientèle rurale. L’intérêt est double : Pour nos clients qui font parfois des dizaines de km pour venir en magasin. Pour les villages et les bourgs qui ont de la peine pour maintenir une activité commerciale. Actuellement, nous comptons 300 partenaires. Nous comptons doubler ce chiffre et passer à 600 d’ici à la fin de l’année. C’est une manière de mailler le territoire en allant vite et en évitant des investissements lourds.
De même, nous allons déployer les « Cora en ville » (drive piétons), testés actuellement à Metz et Charleville-Mézières (France). Nous prévoyons d’en compter une dizaine à la fin de 2020.
Pour la livraison à domicile, nous préférons ne pas accorder d’exclusivité. Nous nous allions avec les plateformes de livraison les mieux placées, sur chaque territoire. Ce ne sont pas toujours les mêmes d’un pays à l’autre. Nous avons signé par exemple avec Deliveroo en France mais aussi avec Food Panda en Roumanie.