Repas à domicile : les enseignes s’allient à leur risque et péril pour conquérir un nouveau canal
De Casino en France (avec Deliveroo) à Auchan en Europe (avec Glovo), en passant par Aldi en Grande-Bretagne (toujours avec Deliveroo), les enseignes alimentaires ont multiplié les accords de partenariats avec ces « licornes » de la livraison à domicile qui font les unes de la presse… et pas seulement pour de bonnes raisons comme en témoigne l’affaire Frichti (conflits avec des livreurs sans papiers). On dénombre 7 accords majeurs depuis juillet en Europe sans compter Walmart avec Instacart au mois d’août. La bataille pour les parts d’estomacs n’a fait que s’accélérer avec le confinement. « Depuis 30 ans, la part des repas « sortis du réfrigérateur » se réduit inexorablement », commente Philippe Goetzmann, fondateur du cabinet de conseil qui porte son nom. Les restaurants, le snacking, le fast-food grignotent les parts de marché des points de vente alimentaire. En Grande-Bretagne par exemple, un repas sur 3 est pris hors domicile. Avec la crise, les spécialistes de la restauration à distance ont vu leurs ventes s’envoler ce qui leur a permis d’écraser leurs coûts fixes (IT, plateforme de livraison, dark kitchen, main d’œuvre), devenant profitables sur des zones moins denses. Ils ont aussi gagné en masse critique en décrochant justement de nouveaux contrats avec les plus grands noms de l’alimentaire.