Kantar. La part de l’e-commerce alimentaire va doubler en 5 ans
Un nouveau rapport de Kantar estime la taille actuelle du marché de l'e-commerce alimentaire et son évolution dans les 5 années à venir. La croissance sera tirée par la région Asie, loin devant les USA et l’Europe.
Dans un marché du « retail » moribond, les ventes en ligne de produits alimentaires et PGC ont connu une croissance fulgurante l’an dernier à +20,3 % et continuent de séduire de nouveaux acheteurs en quête de praticité et de rapidité à travers le globe. Selon la dernière étude de Kantar (qui analyse en continu les comportements d’achats de 428.000 foyers dans 46 pays*), l’e-commerce a représenté 5,1 % des ventes de « retail » alimentaire en 2018 au niveau mondial. Son taux de pénétration a atteint 21 %, ce qui montre encore un fort potentiel de recrutement. Les projections de Kantar à horizon 2025 – dans 5 ans – montrent qu’il est loin d’être arrivé à maturité. Selon Stéphane Roger, Directeur Retail Global chez Kantar Worldpanel, « L’e-commerce va représenter 10 % du « retail » alimentaire mondial en 2025, soit deux fois plus que sa part de marché actuelle à 5,1 % ». En 2025, il doit ainsi absorber près d’un tiers des ventes alimentaires en Chine, 24 % en Corée et 20 % à Taïwan. Aux USA, il devrait atteindre 12 % de part de marché dans 5 ans. En Europe, les estimations sont de 9 % pour le R.U. et de 8 % en France, grâce au développement de technologies orientées-clients qui doivent permettre de recruter de nouveaux acheteurs (listes dynamiques de courses enregistrées sur Internet, développement du vrac et d’emballages zéro-plastique pour les achats en ligne, etc.).
L’Asie domine le marché mondial, avec un « Top 4 » 100 % asiatique. En Corée du Sud (n°1), 19 % des ventes de produits alimentaires ont été réalisées sur Internet en 2018. Les enseignes historiques Emart, Lotte et Homeplus ont mené une forte offensive, et les « pure players » Gmarket, 11Street et Coupang ont aussi un rôle majeur sur ce marché. Vient ensuite la Chine (n°2) avec 14 % des ventes alimentaires faites en ligne en 2018 et une croissance annuelle de +32 %. Alibaba et JD.com investissent fortement en infrastructure, logistique et livraison du dernier kilomètre dans les villes de taille moyenne, où la demande explose. Taïwan est classé n°3 avec 8,2 % de part de marché pour l’e-commerce alimentaire. Au Japon (n°4), 7,7 % des ventes alimentaires se font en ligne mais la croissance a ralenti à +0,8 %. En Europe de l’Ouest, l’e-commerce représente 4,1 % du « retail » alimentaire selon Kantar, avec un pic à 7,2 % pour le Royaume Uni (n°5 mondial), même si ce pays a connu une croissance moindre en 2018. « Au R.U., Tesco est le principal acteur « online » avec plus de 40 % du marché, mais il a mis un coup d’arrêt à la croissance en augmentant de façon importante ses frais de livraison en 2016 pour des raisons financières, explique Eric N’Batty, Directeur du Développement e-commerce chez Kantar. Ocado est à 15 % de part de marché « online » avec une progression faible, et Amazon ne couvre que Londres et représente 1 % de ce marché. Résultat, au R.U., le marché « online » plafonne à 30 % de pénétration avec des acheteurs intensifs (toutes les 3 semaines) mais il a vraiment des difficultés à recruter de nouveaux acheteurs ».